Центр информационных технологий (ЦИТ) является структурным подразделением университета и предоставляет информационные технологии и ресурсы для проведения занятий всем факультетам университета.
Сотрудники ЦИТ осуществляют непосредственную поддержку программного и аппаратного обеспечения компьютерных кафедральных классов:
ЦИТ осуществляет разработку и поддержку:
Центр информационных технологий принимает непосредственное участие в подготовке и проведении тендеров на закупку компьютерного оборудования.
ЦИТ составляет технико-экономическое задание в соответствии с предварительной спецификацией оборудования, размещает объявление на сайте о проведении тендера, обеспечивает заявивших об участии в тендере спецификацией на оборудование.
После проведения первого заседания тендерной комиссии проводит рассмотрение всех предложений на соответствие предложенных спецификаций технико-экономическому заданию и дает предварительное заключение о потенциальном победителе.
Заключение договоров на поставку, отслеживание поставок, получение техники и дальнейший ввод в эксплуатацию — все это задачи решаемые сотрудниками ЦИТ.
Центром разработаны и сопровождаются достаточно большое количество программ для автоматизации работы бухгалтерии, отдела кадров, учебного отдела, отдела маркетинга и т.д.
Еще один проект – это телефонная станция. Сотрудники ЦИТ занимались закупкой, вводом в эксплуатацию и дальнейшей настройкой станции.
Инженерами-программистами ЦИТ совместно с отделом обслуживания АТС была введена в эксплуатацию внутренняя телефонная станция: производилась кроссирование линий и программирование станции.
Belkis Sonia Philonenko
Translator
La classe ouvrière n’a pas de phobie
Elle n’a pas peur du noir, ni des insectes
Ni du sang, ni du travail
Ni de la lumière, ni de l’eau, ni de la maladie
Ils se fixent aux machines comme les vis aux écrous
Ils deviennent la matière
En y vidant leurs entrailles
Pion après pion, goutte après goutte, soldats
Ils cherchent leur pain jusque dans la gueule du lion
Comme s’ils en arrachaient une dent
Ils n’ont pas de temps libre, pas de temps à tuer
Pas de vie à gaspiller non plus, pas de temps
Pour être très triste ou très gai
ce temps-là, il n’y en a pas, ni pour déprimer
ni pour tricher, ni pour faire une fleur à personne
ils ne sortent pas le soir
sinon pour aller travailler ;
ils ne prennent pas le taxi, pas de tarif de jour ou de nuit,
c’est un signe, ils ne sont pas dépensiers, un autre signe
ils sont loin de la mode, nouveau signe, ils ne font pas la foire
ils entrent dans les statistiques qu’ils travaillent ou qu’ils chôment
car ceux qui chôment y entrent aussi à volonté
en sautant d’un signe à l’autre
on se souvient d’eux surtout pendant les élections
une voix est une voix, une voix, wouah wouah wouah
ils ne grossissent pas, pas de double menton
ils n’ont ni meuble ni immeuble, un signe encore
ils ne croient pas vraiment à la justice, ni à Dieu le Père, un autre
ils ne font pas confiance à leurs femmes ni à leurs enfants, signe
usagers silencieux des transports en commun
ils habitent dans de petites cabanes s’ils sont en règle
s’ils ne le sont pas, dans la tôle des bidonvilles
et dans de tous petits appartements
comme des locataires pris dans un cercle vicieux
ou ce qu’on a prévu pour eux
quelques mignons mètres carrés des habitats sociaux
sans autorisation de claustrophobie
ils ne regardent pas dans les yeux, n’attirent pas les regards
ils ne fuient pas le travail, ils ne pourraient le faire
la famine, le froid et la misère
l’Etat : c’est le père, la mère, tout ; c'est-à-dire rien
ses ouvriers ne lui sont même pas des enfants d’un autre lit
même pas un enfant recueilli
ni jardinier ni cuisinier
dans une maison de riches
ils sont loin d’aimer et d’être aimés
d’être et de ne pas être
vivre ou mourir pour eux c’est tout un
car ils sont nombreux
eux qui sont visibles et invisibles
sans sujet, sans adjectif, sans adverbe
verbalement sans verbe,
sans complément de regard indirect
qui occupe et préoccupe la tête
grammaire brisée, langage brisé, tête cassée
mais elle ne mendie pas, la classe ouvrière
elle travaille et ne fait jamais le reproche
de continuer ce qu’elle fait
de vivre avec ce qu’elle a
de battre des ailes entre sol et plafond
leurs plumes ne sont pas brillantes
ni leurs chairs des délices
et leur sang n’est pas pur
qui sont-ils, que sont-ils, que ne sont-ils pas
ils ne grandissent pas, ne diminuent pas
ni pires ni meilleurs, toujours pareils
le travail est leur seule occupation
c’est une classe droguée au travail
sans hobby, sans phobie, sans toutou
ils jouent aux cartes avec les copains de bistrot
- comme nous tous, comme vous tous -
au rami, à la canasta
- comme nous tous, comme vous tous -
S’ils trouvent un quatrième
Ils font une belote
- comme nous autres, comme vous autres -
S’ils arrivent à la retraite
Ils vivotent au minimum du SMIC
- comme eux-mêmes, comme eux-mêmes -
S’ils se syndiquent, pour eux c’est le succès
Sinon, ils restent dans la même classe
- Grâce à Dieu, Grâce à Dieu -
Un jour ils rendent l’âme
En faisant la queue devant un guichet automatique
Dans une chambre d’hôpital impayée,
Dans un café ou devant la télé
Ou bien dans un accident absurde
Leur vie est courte, leur vie est novice
Leur vie c’est « il était une fois »
Leur vie c’est jouer avec la vie
On ne publie pas leur avis de décès
On n’a aucune raison ni d’occasion
De se souvenir d’eux
Lorsqu’ils sont au chômage
Ils deviennent eux-mêmes ou bien alcooliques
Ou sont comme des mines à la dérive
Qui se heurtent à eux-mêmes
qui explosent en eux-mêmes
Ils sont une classe avec un syndicat qui ne jaunit jamais
Avec ou sans syndicat jaune
Ils deviennent des ouvriers tous rabougris
Ils contemplent la vie moderne sans toutou
En bons chiens bergers des montagnes